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Paris 2024 : d’un côté, un discours sur la pratique sportive chez les jeunes ; de l’autre, un coup de rabot paradoxal

Maillot de l’équipe de France de boxe sur le dos, gants sur l’épaule, sac de frappe en arrière-plan… L’image a fait le buzz. Alors qu’il était attendu sur un tout autre front – le remaniement gouvernemental –, Emmanuel Macron a publié, lundi 8 janvier, sur le réseau social X, une vidéo dans laquelle, à deux cents jours du coup d’envoi des Jeux olympiques, il a appelé les Français à faire du sport « au moins trente minutes par jour ».
Point commun avec l’annonce, qui a suivi mardi, de la nomination de Gabriel Attal à Matignon, puis avec celle, jeudi, de la nomination d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’éducation, en plus de celui des sports et des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) : le président de la République a joué la carte jeune et celle de l’école.
Rappelant qu’il a fait du sport « une grande cause nationale cette année », M. Macron a insisté sur « les trente minutes de sport obligatoires dans tout le primaire » et l’institution de « plus de sport au collège » – deux heures en plus des cours d’EPS, sur le temps périscolaire.
Outre le fait que l’application de ces mesures est tout sauf évidente, il est à noter que le chef de l’Etat n’a pas évoqué un autre dispositif pourtant présenté comme central dans le soutien à la pratique des jeunes : le Pass’Sport, une aide de 50 euros à l’inscription dans une structure sportive, instituée depuis septembre 2021, qui vise les jeunes de 6 à 30 ans issus de familles modestes.
Cette discrétion peut se comprendre. A la rentrée de septembre – juste après la fin des Jeux – ce programme disposera de moins de crédits : 85 millions d’euros, contre 100 millions en 2022 et autant en 2023. A l’heure où M. Macron ambitionne de faire de la France « une nation sportive » et où il insiste particulièrement sur la pratique des plus jeunes dans une optique de santé publique (lutter contre l’obésité), ce coup de rabot peut sembler paradoxal.
Le ministère des sports et des JOP, qui, avec cette coupe, a expliqué avoir souscrit à la réduction de 5 % des dépenses exigée de tous les ministères par Matignon et Bercy, la présente aussi comme un alignement sur la réalité : depuis trois ans, le budget du Pass’Sport est loin d’être consommé.
Le dispositif peine à attirer : 1 million de souscriptions pour l’année 2021-2022, 1,2 million pour la saison 2022-2023, environ 1,5 million en 2023-2024, quand la cible potentielle est de 6,7 millions de jeunes. Le Pass’Sport est notamment sous-utilisé « dans les quartiers prioritaires de la politique de ville », selon le sénateur socialiste Jean-Jacques Lozach.
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